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  • Photo du rédacteurCamille Prost

Portraits de mécènes d'hier et d'aujourd'hui

Je lance aujourd'hui une série d'articles sur l'histoire du mécénat qui prendra la forme d'une galerie de portraits de grands mécènes. Ces derniers entreront en résonance avec des interviews de personnalités du monde du mécénat français actuel. Je vous concocte tout cela, le crossover est pour bientôt...


1. Pourquoi un hommage aux grands mécènes de l'histoire de la musique ?

L’histoire de la musique savante occidentale, telle qu’elle est construite et enseignée, est fondée sur un découpage en grandes périodes, sur une identification des mouvements esthétiques et la situation des compositeurs, des œuvres, éventuellement des interprètes, au sein d’une chronologie. Très peu de choses finalement sur les conditions matérielles de création, hormis quelques dédicaces sur de poussiéreux manuscrits !

À une époque où le modèle culturel est en pleine mutation, où la question du financement privé prend une place importante et où le mécénat s’articule plus ou moins harmonieusement aux aides publiques, j’ai envie de proposer une histoire décalée de la musique en brossant, chaque mois, le portrait d’un grand mécène !

Vous êtes-vous déjà dit que l’on devait l’Orfeo, premier opéra de l’histoire de la musique, au duc de Mantoue, Vincent Ier de Gonzague ?

J'ai en effet envie de vous faire découvrir ceux qui ont eu l’intelligence, l’intuition et le goût de passer commande aux plus grands artistes de leur temps et, sans qui, nous n’aurions peut-être pas les œuvres musicales que nous chérissons !

Attention, les mécènes sélectionnés par mes soins ne seront pas présentés dans l’ordre chronologique, j’aime l’idée que nous puissions voyager d’une époque à une autre…

À vos tapis volants et autres machines à remonter les siècles !


2. Premier portrait : Niklaus Esterházy, le mécène de Joseph Haydn

Ayant écrit une thèse sur le quatuor à cordes, j’ai nécessairement fait à Joseph Haydn une place de choix dans mon panthéon musical. Il m’a donc semblé naturel de commencer par son principal mécène pour inaugurer cette série de portraits : Niklaus Esterházy surnommé Nicolas le Magnifique ; vous allez très vite comprendre pourquoi !

Je contextualise : à partir de 1761, Joseph Haydn est engagé par l’une des plus riches familles de la noblesse hongroise : les princes Esterházy. Haydn s’engage à leur réserver l’intégralité de ses œuvres (ce qui était courant à l’époque ! ). Mais, dans cette famille, Haydn n’est pas un simple domestique car ces Princes ont parfaitement conscience du talent de leur employé… La clause d'exclusivité disparaît d'ailleurs du contrat suivant, signé le 1er janvier 1779.

Haydn va servir cette famille pendant plus de trente ans et écrire, pour eux, plus de cent symphonies, des quatuors à cordes, des concertos, des sonates et des pièces pour clavier, des opéras, des divertissements et de la musique sacrée. Je ne sais pas pour vous, mais, moi tout cela me laisse songeuse !

Au fil des ans, les princes se succèdent : Paul II Anton Esterházy (1711-1762), puis Niklaus, son frère cadet (et notre chouchou sur lequel nous reviendrons ! ). À sa mort en 1790, Haydn se retrouve sous la responsabilité de son fils Paul-Anton (1738-1794), un prince nettement moins mélomane ! Haydn pourra ainsi, à cette période, s'éloigner quelques années… Il reprendra un service plus régulier auprès du fils de Paul-Anton, Nicolas II (1765-1833) de son retour de Londres en 1795 à l'arrêt de sa carrière en 1802, mais ne se consacrera qu’à la musique religieuse, sur l’ordre du nouveau prince.

Au sein de cette noble famille, j’ai donc attribué la palme du plus grand mécène, sans hésitation, à Nicolas Ier qui laissa à Haydn la plus grande liberté pour créer. Haydn résida à ses côtés et coordonna tous les évènements musicaux de 1762 à 1790 : au château d'Esterháza la plupart du temps, mais aussi aux palais de la Wallnerstraße et de la Kärntnerstraße Nicolas fournit à Haydn tous les moyens nécessaires pour exercer son art, notamment en lui mettant à disposition une troupe de musiciens très talentueux. Haydn dirigea ses propres œuvres, mais aussi celles de ses contemporains, adapta de nombreux opéras italiens, composa 175 pièces spécifiques pour baryton, un type de viole et l'instrument favori de Nicolas... qui ressemble à ça :


Côté fiche de poste et statut administratif : Haydn est engagé initialement comme vice-maître de chapelle, sous la responsabilité de Gregor Joseph Werner, et devient maître de chapelle à la mort de ce dernier, en 1766. Rayonnant à partir des palais de la famille Esterházi, la célébrité de Joseph Haydn ne cessa de croître dans toute l'Europe.


Signes distinctifs de Nicolas :

- ses vêtements extravagants,

- son amour pour l'opéra et pour la viole,

- son palais rococo.














3. Le mécénat et vous

Ce premier portrait vous inspire et vous aimeriez soutenir des projets musicaux de qualité ? Être mécène est un art, lancez-vous et surtout soyez créatifs ! Tout comme un petit pas peut être le début d'un grand voyage, un petit don peut être le commencement d'une belle aventure philanthropique.

Chers mécènes d'aujourd'hui et de demain, sachez que Calamus est là pour vous aider !

Écrivez-moi à l’adresse suivante : cprost@calamusconseil.fr et parlez-moi de vos goûts personnels, des valeurs qui vous tiennent à cœur et de vos motivations dans cette quête du projet artistique en parfaite adéquation avec ce que vous êtes.

Pour plus d’informations, venez découvrir mon site : www.calamusconseil.fr


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